Jeudi 5 mars 2015, sur France 2, dans « envoyé spécial », Guilaine Chenu et Françoise Joly ont choisi délibérément de faire peur aux mangeurs de pommes. Au sommaire, un reportage de Valérie Rouvière, ayant pour titre « Peut-on encore manger des pommes ? », annonce la couleur.
Le reportage commence en présentant Pierre Clos, jeune pomiculteur de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). Nous avons pu le rencontrer quelques jours après la diffusion de l’émission et disposer ainsi de son témoignage sur la façon biaisée dont ont été traitées les informations concernant son activité. Ainsi, alors que Pierre Clos pratique une agriculture selon les méthodes raisonnées avec des récoltes à maturité, ces méthodes de culture ne seront pas précisées dans le reportage. On peut suspecter un souci de « cohérence », la commentatrice ayant signalé en introduction que les pommes françaises sont des fruits gourmands en pesticides recevant plus de 30 traitements avant d’être commercialisés. Dans le reportage, Pierre Clos, visiblement bien content de nous dévoiler une nouvelle variété de pommes, la « Red Love » à chair rouge, précise qu’il a obtenu l’exclusivité de la culture en France. Il reçoit pendant deux jours les journalistes venus enquêter sur cette nouvelle variété. Mais il ne sait pas qu’il va tomber dans un piège.
Red Love
La Red Love est une pomme surprenante d’un rouge intense à l’extérieur comme à l’intérieur avec un cœur blanc, aux caractéristiques organoleptiques (goût, texture) attrayantes. Sélectionnée par un agronome suisse, résistante à la tavelure, cette pomme nécessite beaucoup moins de produits phytosanitaires. C’est un avantage appréciable recherché par ceux qui pratiquent l’agriculture raisonnée dont l’objectif est justement de limiter l’emploi de pesticides.
Les journalistes de France 2 ont donc pris contact avec le pomiculteur parce qu’ils sont intéressés par les propriétés de cette pomme. Pierre Clos nous l’a bien précisé, il n’était pas question d’effectuer un reportage sur l’emploi des pesticides dans la culture des pommiers. Il n’a pas été informé sur les véritables objectifs de cette visite qu’il va découvrir par la suite comme tous les téléspectateurs le 5 mars.
Tout absorbé par la promotion de sa pomme, le pomiculteur ne se rend pas compte qu’il se prête au tournage d’images à sensation qui vont être l’une des révélations-choc de l’émission. Comme une mouche attirée par le miel, la caméra se focalise sur deux petits sachets contenant un produit de conservation, le SmartFresh, déposés dans un seau d’eau à l’intérieur d’une chambre froide vite refermée.
Il s’agit d’un « conservateur surpuissant, un gaz qui se dépose sur les pommes », un nouveau produit de la Sté multinationale américaine « Dow Chemical Compagny », premier fabricant au monde de pesticides. La caméra montre des vapeurs dans la chambre froide, mais personne n’indique qu’il s’agit de vapeur d’eau venant de pulvérisateurs installés au plafond pour humidifier l’atmosphère. Pour apporter une preuve du danger, un panneau avec une tête de mort sur la porte de la chambre froide est présenté, suggérant que le produit « est dangereux à inhaler » comme le précise la commentatrice. Enfin, il est précisé que le SmartFresh est censé conserver la pomme intacte pendant 12 mois.
Les fruits et légumes produisent naturellement de l’éthylène qui déclenche le processus de maturation puis du vieillissement. Ce processus s’accélère avec la récolte, durant le stockage, le transport et l’exposition chez le commerçant. Pour ralentir le vieillissement, les fruits sont conservés dans des chambres froides dont l’atmosphère contrôlée est pauvre en oxygène et riche en gaz carbonique. Si cette technique s’est beaucoup améliorée depuis un siècle permettant de distribuer des fruits après la récolte durant plusieurs mois, elle n’assure pas toujours une protection suffisante contre les effets néfastes de l’éthylène. Des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord ont découvert dans les années 1990 une substance très similaire à l’éthylène, le 1-méthylcyclopropène (1-MCP) vendu sous le nom de SmartFresh. Cette molécule simple est capable de bloquer les récepteurs de l’éthylène présents dans le fruit et de limiter ainsi le dépérissement de ce dernier. Le procédé est réversible si le fruit est sorti du frigo. De nouveaux récepteurs d’éthylène se forment alors et le fruit continue de vieillir. Une cuillère à soupe suffit à protéger 2 millions de pommes contre les effets néfastes de l’éthylène. Les doses de SmartFresh sont donc infimes constituées d’une préparation contenant le principe actif unique, l’1-MCP. La préparation dissoute dans environ 10 litres d’eau libère une quantité infinitésimale du principe actif dans la chambre froide accueillant les fruits fraichement récoltés. Le stockage des fruits se poursuit ensuite normalement en atmosphère contrôlée.
Pierre Clos pensait que toutes les propriétés avantageuses du SmartFresh seraient bien expliquées par les journalistes. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Silence absolu. L’objectif n’est visiblement pas de rassurer le consommateur, mais bien le contraire, le but annoncé étant de mettre « à nu la face cachée du fruit le plus consommé des Français ». À cet effet, les méthodes sont assez radicales : les scènes filmées avec le pomiculteur, susceptibles de rassurer le consommateur, seront coupées, lui-même étant présenté comme « prêt à changer l’apparence du fruit préféré des Français ».
Le triangle de la mort - image présentée dans le reportage « Peut-on encore manger des pommes ? »
Poursuivant cette opération d’intoxication médiatique, les journalistes partent ailleurs chercher d’autres informations pour les traiter de la même manière. On se retrouve dans une région de la Corrèze, dénommée « le triangle de la mort », délimité par trois communes : Lubersac, Pompadour et Allassac. Dans ce coin de terre au centre de la France, les habitants seraient partis en guerre contre les pesticides. On apprend qu’ « année après année, les vergers gagnent du terrain, et les riverains se sentent cernés ». Les pesticides se répandent dans les jardins, les piscines, les potagers. Des photos prises par un riverain montrent des gouttelettes de pesticides déposées sur ses vitres lors d’un épandage dans un verger voisin. Un médecin généraliste installé dans la région depuis plus de 40 ans affirme « qu’il y a bien une augmentation anormale de certaines pathologies » et elle ajoute qu’ « on a vu une espèce d’épidémie de maladies neurologiques… on a vu aussi un nombre de cancers de la prostate très important » en omettant de préciser que l'incidence du cancer de la prostate a très fortement augmenté en France durant la même période, surtout durant les vingt dernières années (1).
En guise de caution scientifique, des cheveux sont prélevés sur deux personnes : l’une habite à proximité d’un verger, l’autre est un ouvrier qui a travaillé 13 ans dans un verger. Ces cheveux sont envoyés pour analyse à « un laboratoire spécialisé »
On peut lire sur l’enveloppe contenant les cheveux : KUDZU SCIENCE, situé à Illkirch. Ce laboratoire est une petite entreprise privée créée en 2010 qui commercialise un kit bilan pesticides à partir de prélèvement de cheveux et dont les pratiques ont fait l’objet d’un article critique sur le site « agriculture et environnement » (2). On peut trouver curieux que les résultats soient commentés non par quelqu’un du laboratoire en question, mais par une autre personne, le Dr Alvarez, président de la Société Française de Toxicologie Analytique (et non, comme précisé dans le reportage, de la Société Française de Toxicologie, a priori plus prestigieuse) ; le Pr Alvarez se borne presque à lire les résultats, sans vraiment les interpréter, ce que n’importe qui pourrait faire à sa place. Le fait que l’on fasse appel à un expert suffit à donner une importance artificielle à des résultats somme toute assez banals.
Le toxicologue ne précise pas si les taux des pesticides mis en évidence dépassent les normes admises et indiquent un danger pour les propriétaires des cheveux. L’expérience n’a que peu de valeur puisque des cheveux « contrôles » n’ont pas été fournis en parallèle ; on est évidemment loin des critères d’une analyse scientifique objective. De nos jours, avec les moyens techniques que les labos ont à leur disposition, on peut trouver tout et n’importe quoi à des doses infinitésimales. Toutes les substances se mélangent dans la nature emportées par l’eau et le vent pour atteindre des niveaux de dissolution insignifiants. Les cheveux sont très bavards. On peut même trouver la trace de pesticides interdits et non utilisés en France depuis plusieurs années comme l'hexachlorobenzène, la trifluraline. Mais ces doses ne signifient rien tant qu’elles ne dépassent pas une certaine valeur.
Des fruits sont apportés à Gand, en Belgique pour analyse chez FYTOLAB, présenté comme « l’un des plus importants laboratoires d’analyse de fruits en Europe ». Quinze jours plus tard, les résultats tombent et il est précisé qu’ils sont en dessous des seuils autorisés en Europe. Donc pas de quoi s’en inquiéter. C’est alors que François Veillerette, sollicité pour donner son avis, indique que forcément ces résultats ne l’empêchent pas « de s’en inquiéter ». Elu conseiller régional depuis mars 2010 sous l’étiquette d’Europe Écologie, il est maintenant vice-président de la région Picardie, chargé du dossier « Environnement, alimentation, santé », mais cela n’est pas mentionné peut-être pour éviter de dévoiler un certain parti pris. François Veillerette nous fait savoir que pour se protéger des pesticides il faut enlever la pelure des pommes avec une épaisseur de 5 à 8 millimètres - Où sont les bases scientifiques de cette information ?
Ce qui n’a pas non plus été précisé dans ce reportage, c’est que Mr François Veillerette a perdu un procès en appel contre trois pomiculteurs corréziens le 13 janvier 2011 jugés pour épandage de pesticides par vent fort à proximité d’habitations (3). Il parait que les parties civiles attendaient de ce premier procès du genre qu’il fasse jurisprudence et en appelle d’autres. Détail surprenant : l’un des agriculteurs poursuivis qui pratique également l’agriculture raisonnée, avait traité avec de " l'huile blanche" : un produit bio, rapporté dans le jugement. François Veillerette est aussi connu pour un livre écrit avec Marine Jobert : « Perturbateurs endocriniens, la menace invisible » qui a fait l’objet d’une étude critique d’un expert sur le site « Alerte environnement », le Professeur Jean-François Narbonne (4).
À propos des analyses menées par FYTOLAB, le résultat tombe telle une sentence : "seule la pomme bio ne contient aucun pesticide". Autrement dit on ne retrouve des traces de pesticides de synthèse que sur les fruits où ces pesticides ont été utilisés ! L’inverse aurait été bien étonnant ! Facile de trouver que ce que l'on est sûr de trouver... Comme l'on est en dessous des normes autorisées, François Veillerette (expert en toxicologie ès-médias, fort de sa formation d'instituteur) a alors beau jeu de commenter sur la nocivité potentielle (cancérigène, perturbateur endocrinien) des fongicides détectés (Boscalid et Fludioxonil). Un esprit plus ouvert aurait pu demander au laboratoire de rechercher d'autres molécules, tel l'acide caféique, un pesticide naturel présent dans la pomme qui présente une activité cancérigène chez les rongeurs (Gold et al., Science, 1992), ou bien la patuline, une mycotoxine produite par différentes moisissures connue pour ses propriétés neurotoxiques pour l'homme (5) et qui de fait, est un sujet d'inquiétude pour les pomiculteurs. Gageons que les résultats n'auraient pas été en faveur de la pomme bio.
Revenons au SmartFresh. On apprend que la seule étude indépendante qui existe sur ce produit est celle d’un chercheur australien, le docteur Stephen Morris du Sydney Postharvest Laboratory qui aurait affirmé qu’après « un mois de stockage, la pomme perd 25 % de sa valeur nutritive » jusqu’à n’être qu’un « fruit vide au bout d’un an ». Le docteur Stephen Morris interviewé prétend que « le fruit est agréable à manger, il garde son croquant, mais il n’est pas aussi bon qu’un fruit non traité… » Mais pourquoi s’adresser à un laboratoire indépendant aussi éloigné ? Parce qu’il est le seul à s’être distingué par une étude toute récente (novembre 2014) dans laquelle le Dr Morris indique que le gaz aurait un effet néfaste sur la douceur et l'arôme des pommes, malgré l'apparence externe de préservation. Un jugement contesté par les producteurs australiens, mais leur avis ne sera pas signalé dans ce reportage. De même, le téléspectateur ne sera pas informé qu’il existe d’autres études indépendantes qui affirment le contraire.
Par exemple, plusieurs études en Allemagne ont prouvé que les pommes traitées au SmartFresh contiennent 10 % de plus de vitamine C que les pommes témoins issues du même verger conservées en chambre froide (6). Une étude chinoise publiée en octobre 2012 dans la revue Horticulture, Environment and Biotechnology (vol 53) a montré que des pommes Fuji conservées jusqu’à 30 semaines avec un traitement 1-MPC ont des niveaux plus élevés de flavonoïdes et une activité antioxydante plus importante que les fruits conservés sans 1-MPC surtout dans la pelure des fruits et quand ils ont été stockés à maturité (7). D’après une autre étude, les composés phénoliques des pommes ne sont pas affectés par le traitement au 1-MPC (8). L’effet du 1-MPC sur les qualités nutritionnelles d’autres fruits a également fait l’objet d’études. Par exemple, il ralentit la perte de vitamine C dans le jujube chinois (Jiang et al., 2004b), les pêches (Liu et al., 2005), l'ananas (Selvarajah et al., 2001), la laitue et l'ananas à maturité (Boudou et Joyce, 2003; Tay et Perera, 2004) (9).
Panneau photographié à côté d’une porte d’une chambre froide installée dans un local de Mr Pierre Clos
On l’a déjà compris, le téléspectateur est victime d’une manipulation savamment organisée. En studio, les enregistrements ont visiblement été retravaillés pour déformer l’information quitte à faire passer certains mensonges.
Retour sur le panneau qui avertit sur la porte de la chambre froide d’un danger de mort. Il n’est bien entendu pas lié au produit SmartFresh qui n’a reçu aucun classement toxicologique. Ce panneau est placé à cet endroit pour rappeler simplement que la chambre froide, lorsqu’elle est fermée, est susceptible de ne plus contenir que 2 % d’oxygène, et qu’il serait forcément mortel d’y entrer. Ce panneau rendu obligatoire par la Mutualité Sociale Agricole dans toutes les entreprises qui utilisent des chambres froides pour la conservation des fruits avec ou sans SmartFresh, indique bien qu’il est délivré pour la prévention des risques professionnels des salariés agricoles.
Valérie Rouvière l’a su parfaitement, car Pierre Clos lui a évidemment expliqué le fonctionnement de la chambre froide sous atmosphère contrôlée. C’est donc délibérément qu’elle choisit de présenter ce panneau en relation avec le SmartFresh suggérant ainsi que ce produit est toxique.
Contrairement à ce qui est dit dans ce reportage et comme nous l’avons déjà précisé, il n’y a pas qu’une seule étude indépendante sur le Smartfresh dans le monde. Une petite recherche sur Google suffit pour s’en rendre compte.
Ces études portent essentiellement sur l’évolution gustative des fruits traités. Globalement, selon l’état de maturité du fruit, la production des arômes peut être interrompue trop tôt, et la qualité gustative s’en trouver affaiblie. Le Dr Stephen Morris n’a pas tort quand il rappelle que les pommes perdent de leur qualité nutritionnelle tout au long de la conservation. Mais cette perte est supérieure quand les pommes sont conservées dans des chambres froides sans un traitement au SmartFresh. Le traitement au SmartFresh dans une chambre froide ne fait que contribuer à ralentir un phénomène naturel de dégradation inévitable, garantissant ainsi une perte minimale des qualités biologiques.
En ce qui concerne les études de toxicité du SmartFresh, ce produit a fait l’objet de nombreux contrôles sans lesquels il n’aurait jamais obtenu une homologation de l’ANSES (10). Ces études ont conduit à ce que le SmartFresh soit exempt de toute classification toxicologique, sanitaire ou environnementale, rejoignant l’avis de tous les experts officiels compétents en charge de la santé publique des autres pays (à ce jour 46 pays, dont l’Union Européenne) qui ont accepté la commercialisation de ce produit. Son utilisation ne présente donc aucun danger ni pour l’opérateur ni pour le consommateur.
Cette affaire démontre une nouvelle fois que le consommateur doit se méfier de tout reportage traitant de la santé et de l’environnement qui n’est pas suivi d’un débat contradictoire. Sans ce débat, personne ne peut être sûr qu’il ne sera pas victime d’une manipulation.
Si problème il y a avec les pommes, il est d'ordre plus général, et vient en partie de notre modèle économique où les pratiques de consommation, liées à la grande distribution, ont abouti à des exigences en termes d'apparence et de disponibilité, effets collatéraux de notre monde "malheureusement" moderne. Dans une telle configuration, les producteurs "industriels" n'ont guère d’autres choix que l'utilisation, sans doute parfois trop massive, de pesticides et agents de conservation (lesquels garantissent une certaine qualité gustative et sanitaire, en limitant le développement de moisissures ou le vieillissement). On peut s'en attrister, mais la fourniture de pommes de qualité à la masse des citadins est sans doute à ce prix. Pour autant, depuis quelques années, selon les principes de l’agriculture raisonnée, des efforts sont entrepris pour limiter l’usage des pesticides.
Tout le monde ne peut malheureusement pas vivre à Saint-Just-le-Martel, commune du Limousin, "petit village d'irréductibles... qui défend la pomme originelle" où l'on assiste, à la fin du reportage à une dégustation de "pommes cabossées, tâchées, qui portent les marques de fruits non traités" provenant de "variétés qui poussent à l'état naturel" (pommiers qualifiés de "sauvages", mais que l'on reproduit tout de même via des porte-greffes). Une façon classique d'achever un reportage à charge en évoquant un "âge d'or" qu'il s'agit de préserver, en dehors des considérations sur la faisabilité de la généralisation d'un tel modèle qui fleure bon un passé idéalisé.
Christophe DE LA ROCHE SAINT-ANDRÉ
Chercheur CNRS
Président AFIS Marseille
Bertrand JORDAN
Biologiste Moléculaire, Directeur de recherche émérite au CNRS, Marseille, Membre du comité de parrainage scientifique de l’AFIS
Francine CASSE
Professeur honoraire des Universités
Serge BAESEN
Informaticien, administrateur réseau
Secrétaire AFIS Marseille
Georges BUFFI
Ingénieur
1) http://www.uropage.com/ART_malpros2.php
2) http://www.agriculture-environnement.fr/actualites,12/generations-futures-assure-la-com-de-kudzu-science,861
3) http://www.actu-environnement.com/ae/news/tribunal-brive-relaxe-pomiculteurs-correze-pesticides-12118.php4
4) http://alerte-environnement.fr/
5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Patuline
6) Kompetenzzentrum Obstbau-Bodensee (KOB), 2010 (Neuwald and Streif)
7) Effects of Maturity and 1_MPC Treatment on Postharvest Quality and antioxidant properties of “Fuji” apples during long-term cold storage – college of Food Science
8) Impact of suppression of ethylene action or biosynthesis on flavormetabolites in apple (Malus domestica Borkh) fruits. J Agric Food Chem 2004;52:5694–701 - Defilippi BG, Dandekar AM, Kader AA.
9) The use of 1-methylcyclopropene (1-MCP) on fruits and vegetables - Chris B. Watkins - Department of Horticulture, Cornell University, Ithaca, NY 14853, USA - 10 March 2006
10) https://www.anses.fr/fr/content/smartfresh
* * *
Bonjour,
Je suis le Pr Alvarez dont vous parlez dans votre article "Culture et conservation des pommes", et non le Dr Alvarez comme vous avez écrit.
Je tiens à revenir sur les différents points que vous soulevez :
"On peut trouver curieux que les résultats soient commentés non par quelqu’un du laboratoire en question, mais par une autre personne, le Dr Alvarez,"
J’ai fait la même remarque à la journaliste… mais sachez que ce laboratoire ne commente jamais ses résultats (par incompétence ?? vu l’absence de toxicologue voire même de biologiste dans ce labo…). C’est du pur commercial, j’avais demandé à ce que le nom de ce labo n’apparaisse pas (je ne l’ai pas cité moi même), mais on le voyait malheureusement sur l’enveloppe...
"président de la Société Française de Toxicologie Analytique (et non, comme précisé dans le reportage, de la Société Française de Toxicologie, a priori plus prestigieuse)"
Vous faîtes comme les journalistes que vous critiquez, car cela n’est rien d’autre que votre point de vue….
"le Dr Alvarez se borne presque à lire les résultats, sans vraiment les interpréter, ce que n’importe qui pourrait faire à sa place. Le fait que l’on fasse appel à un expert suffit à donner une importance artificielle à des résultats somme toute assez banals. »
Oui, on s’adresse à du grand public, on commence à donner les résultats… Après vous devriez savoir que les résultats dans les cheveux signifient qu’il y a exposition, pas qu’il y a risque de maladie… On voit que vous êtes des scientifiques (ou pseudo-scientifiques ?) et assez loin du coté médical et du patient…
"Le toxicologue ne précise pas si les taux des pesticides mis en évidence dépassent les normes admises et indiquent un danger pour les propriétaires des cheveux."
Vous devriez savoir en tant que vrais scientifiques qu’il n’y a pas de normes définies dans les cheveux….!!! Vous confondez sang, urines et cheveux…. dommage pour des vrais scientifiques ...
" »L’expérience n’a que peu de valeur puisque des cheveux « contrôles n’ont pas été fournis en parallèle ; on est évidemment loin des critères d’une analyse scientifique objective. "
Des cheveux contrôles, nous en analysons tous les jours… S’il n’y a aucune exposition, il n’y a rien dans les cheveux… Pas besoin de contrôles….
"De nos jours, avec les moyens techniques que les labos ont à leur disposition, on peut trouver tout et n’importe quoi à des doses infinitésimales. "
Là, je suis d’accord avec vos propos…
"Toutes les substances se mélangent dans la nature emportées par l’eau et le vent pour atteindre des niveaux de dissolution insignifiants. Les cheveux sont très bavards. On peut même trouver la trace de pesticides interdits et non utilisés en France depuis plusieurs années comme l'hexachlorobenzène, la trifluraline. "
Là encore, si on retrouve des substances interdites depuis plusieurs années encore aujourd’hui, vous devriez savoir que certaines d’entres elles ont des demie-vies très longues dans la nature (plusieurs années pour certaines), les faisant subsister dans les sols et eaux durant des années après leur utilisation, raison pour laquelle elles ont été interdites. Donc pas étonnant de retrouver aujourd’hui des substances interdites puisque nous sommes toujours à leur contact. Mais peut être ne savez vous pas ce que signifie le terme "demie-vie d’une substance"…?
"Mais ces doses ne signifient rien tant qu’elles ne dépassent pas une certaine valeur."
Encore une fois, pas de valeur seuil dans les cheveux…!!
Voilà, en espérant, mais j’en doute, que vous publierez cette réponse….
Pr JC Alvarez, Professeur de Médecine en pharmacologie et toxicologie à l’Université Versailles Saint Quentin en Yvelines, probablement tout aussi compétent dans des problèmes médicaux que des chercheurs fondamentaux au CNRS à la retraite qui ne savent pas ce qu’est un patient, d’autant plus quand il s’agit d’informaticien qui signe un tel article…. ce qui semble assez extravagant...
Très cordialement
Pr. Jean-Claude Alvarez
Expert Près la Cour d'Appel de Versailles
Agréé par la Cour de cassation
Chef de Service Laboratoire de Pharmacologie-Toxicologie
Faculté de Médecine PIFO, INSERM U-1173Université Versailles Saint-Quentin
CHU R. Poincaré, AP-HP
104 Bvd R. Poincaré
92380 Garches
Tel : + 33 1 47 10 79 38
Fax : + 33 1 47 10 79
1. Le titre de docteur est attribué à Jean-Claude Alvarez par deux fois dans le reportage (oralement par l’investigatrice en voix off* et sur le bandeau de présentation). Sur le site de la Société Française de Toxicologie Analytique à la page Présentation, on peut lire Jean-Claude ALVAREZ, sans mention de titre. Il était donc difficile de soupçonner une erreur, laquelle a été corrigée.* « …et c’est le docteur Alvarez, président de la Société Française de Toxicologie qui va nous les commenter »
2. Le Pr Alvarez nous précise « que ce laboratoire ne commente jamais ses résultats ». En l’absence d’explication de ce genre, il était donc légitime de trouver curieuse cette façon de procéder. N’y avait-il pas d’autres alternatives que de faire appel à KUDZU SCIENCE, dont la fiabilité des résultats, selon l’insinuation du Pr Alvarez (« par incompétence ?? »), n’est peut-être pas optimale. Ainsi, l’un des experts scientifiques de KUDZU SCIENCE qui apparaît sur le site de la société, le Pr Patrice Mangin*, qui explique ce « Que permet l’analyse des cheveux », ne semble pas bénéficier de la reconnaissance du Pr Alvarez.
3. La mention « a priori plus prestigieuse » semble être, par déduction, le point de vue de l’investigatrice. Comment expliquer sinon cette erreur sur l’affiliation (qu’il est très facile de vérifier) du Pr Alvarez ? Dans le même registre, on peut se demander si le titre de Docteur n’était pas considéré a priori comme plus valorisant que celui de Professeur.
4. Par « vous devriez savoir », le Pr Alvarez suggère qu’il est inutile de préciser certaines informations, à ses yeux évidentes. Reprenons les commentaires du Pr Alvarez dans le reportage. À propos des résultats de l’analyse des cheveux de Julien, l’ouvrier agricole : « Il est clair qu’il y a eu contact avec un certain nombre de substances, dont une qui est un organophosphoré qui est considéré comme une substance toxique. La toxicité de ces substances en général, elle est de plusieurs ordres : ça peut être cancérigène bien entendu, neurotoxique, et c’est des perturbateurs endocriniens. ». Puis de ceux concernant les cheveux de Christian, le riverain : « À partir du moment où on sait que c’est des substances qui sont plus ou moins toxiques, à partir du moment où vous vivez en contact avec ces substances, le risque n’est pas… n’est pas nul. ». Si l’on se met à la place du grand public, les commentaires du Pr Alvarez laissent clairement sous-entendre qu’il peut y avoir un impact sanitaire, certains des mots employés (cancérigène, toxiques,…) ayant un fort pouvoir évocateur. On peut craindre que le grand public ait une lecture peu distanciée de paroles émanant d’un « docteur » en l’absence des précisions que nous donne le Pr Alvarez dans sa lettre : « les résultats dans les cheveux signifient qu'il y a exposition, pas qu'il y a risque de maladie... ». Dans de telles conditions, on voit mal comment le grand public peut faire la part des choses et ce qu’a de pseudo-scientifique une mise en garde contre des conclusions suggérées sans plus d’arguments objectifs.
5. À nouveau, nous devrions savoir, selon les propos du Pr Alvarez « qu’il n'y a pas de normes définies dans les cheveux....!!! ». Encore une information essentielle, absente du reportage, afin d’éclairer le grand public. Si l’analyse des cheveux ne permet pas de conclure, pourquoi alors ne pas avoir exigé des analyses de sang ou d’urine, a priori aussi faciles à réaliser ?
6. « S'il n'y a aucune exposition, il n'y a rien dans les cheveux... » : il est difficile de ne pas être d’accord avec une telle affirmation. Si l’on en croit les analyses menées par Générations Futures, des traces de pesticides sont détectables dans les cheveux des habitants des grandes villes, a priori pas ou peu exposés (cette année ce sont les cheveux des franciliennes qui ont été à l’honneur*). C’est pourquoi la conclusion : « Pas besoin de contrôles.... » peut laisser un peu rêveur, alors que la qualité des contrôles sous-tend celle de toute investigation scientifique. Dans le cas qui nous intéresse, on aurait aimé que soit comparées les analyses des cheveux de l’ouvrier agricole et du riverain à celles d’individus a priori moins exposés vivant dans le même secteur géographique que les premiers.
*http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/12/une-vingtaine-perturbateurs-endocriniens-dans-les-cheveux-des-parisiennes_4592646_3244.html
7. Nous n’avons pas bien saisi ce qui, dans notre texte, contredit les commentaires du Pr Alvarez à propos de pesticides interdits à demi-vie (terme dont nous connaissons heureusement la signification) très longue. Il était juste question pour nous d’insister sur l’extrême sensibilité des analyses actuelles, en écho aux conclusions de Générations Futures qui de son côté ne s’embarrasse guère de telles considérations.
8. Selon les propos du Pr Alvarez, il aurait fallu écrire quelque chose du genre : « Mais ces doses ne signifient rien puisqu’il n’existe pas de valeur seuil dans les cheveux. », pour être plus proche de la réalité. L’inexistence d’une valeur seuil pourrait suffire à expliquer pourquoi cette partie du reportage s’appuie si longuement sur l’analyse de résultats qui n’ont finalement pas de valeur, donc facilement manipulables. Faut-il y voir l’influence de Générations Futures qui affectionne ce genre d’analyse ? La présence de François Veillerette, son porte-parole, dans le rôle du donneur de conseils avisés permet de l’envisager.
9. Nous tenons à préciser qu’il n’est point besoin d’être un grand scientifique pour écrire ce que nous avons écrit. Un raisonnement relativement logique, même émanant d’un « simple » informaticien, peut suffire. Le qualificatif d’extravagant convient sans doute mieux à un reportage où transparaît l’incompétence d’une réalisatrice à l’aune des règles de base d’une investigation objective.
Christophe DE LA ROCHE SAINT-ANDRÉ, au nom de AFIS13
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